Selon L'Observatoire Crédit Logement/CSA, la hausse du taux moyen des crédits se poursuit pour le treizième mois consécutif, avec 2,59 % en janvier, contre 2,34 % en décembre 2022


La hausse des taux de crédit immobilier se poursuit et la production de crédits baisse

Comme prévu, la hausse des taux a donc poursuivi son chemin pour le premier mois de l'année 2023 avec une hausse de 2,59 %. Force est de constater que l'augmentation du taux moyen en janvier est plus rapide, avec + 25 points de base, que celle d'octobre dernier (+ 19 pdb) ou de juillet (+ 18 pdb). Les raisons de cette accélération ? Selon L'Observatoire Crédit Logement, celle-ci s'explique par une revalorisation du taux d'usure en janvier 2023 plus forte que les deux précédentes :

  • + 52 pdb en janvier pour les prêts à plus de 20 ans (soit 66,8 % de la production),
  • + 48 pdb pour la revalorisation d'octobre 2022,
  • + 17 pdb pour celle de juillet 2022.

Si le relèvement du taux d'usure intervenu à compter du 1er janvier 2023 a permis une hausse sensible du taux des crédits, le relèvement du taux de refinancement de la BCE à 2,5 % intervenu en décembre 2022 a pesé sur le rétablissement des taux de profitabilité.

Dans ces conditions, la production de crédits a rebondi en janvier par rapport à décembre, avec une hausse de 32,2 %, comme le nombre de prêts accordés (+ 29,3 %), mais pas encore de façon suffisante pour compenser la chute d'activité constatée jusqu'alors.

Ainsi, en niveau annuel, la production de crédits reste en baisse de 23,5 % à fin janvier, tout comme le nombre de prêts accordés avec une chute de 23 %.

A noter également que pour les emprunteurs les moins bien dotés en apport personnel, notamment sur des prêts à 25 ans, les taux dépassent désormais les 3 %.

Une perte de pouvoir d'achat

Si avec une hausse de 6,1 % en janvier, en glissement annuel, contre 3,9 % en 2022, les revenus des emprunteurs conservent une augmentation soutenue, la demande de crédits est désormais fragilisée par les pertes de pouvoir d'achat et la remontée de l'inflation et des taux des crédits immobiliers. Un contexte qui pénalise bien entendu fortement les ménages faiblement dotés en apport personnel, mais qui contraint désormais également tous à abandonner les projets les plus ambitieux. Ainsi, le coût relatif recule rapidement : 4,3 années de revenus en janvier 2023, contre 4,9 années l'année précédente.

Enfin, avec une hausse de 2,3 % en janvier, en glissement annuel, contre 12,3 % en 2022, le niveau de l'apport personnel s'accroît, mais plus lentement. Le montant moyen des crédits utilisés recule, quant à lui, de 4 % en janvier, en glissement annuel, contre + 3,3 % l'année précédente.

Quant à la durée des prêts, elle reste stable en janvier 2023 avec une moyenne de 248 mois. 66,6 % des prêts bancaires à l'accession à la propriété ont été octroyés sur une durée comprise entre plus de 20 ans et 25 ans.

Méthodologie :

Depuis 15 ans, L'Observatoire Crédit Logement/CSA analyse le marché des crédits immobiliers aux particuliers à partir d'un échantillon de la production globale, celle qui est cautionnée par Crédit Logement. Ses indicateurs mesurent ainsi la production de crédits immobiliers au moment de l'octroi de la garantie par Crédit Logement. Le temps de l'Observatoire précède donc de 2 à 3 mois celui de la signature auquel se place, par exemple, la mesure de la production mensuelle publiée par la Banque de France (collecte MIR).

Lire l'article (Journal de l'Agence)


[25/02/2023]